Romain, au cœur de l’opération Résilience !

Brigadier de réserve au 7ème régiment du matériel de Lyon.

Cofondateur d’une agence de communication, enseignant à l'EFAP Lyon et élu local.

Romain, brigadier de réserve au 7ème régiment du matériel, JNR 2020

 

Romain est brigadier de réserve au 7ème régiment du matériel de Lyon (Rhône). Dans le civil, il est cofondateur d'une agence de communication, enseignant à l'EFAP Lyon et élu local. Il partage son expérience et ses missions comme réserviste opérationnel et plus particulièrement l’opération Résilience. Rencontre.
 

Que faites-vous en tant que réserviste ? 

Je suis brigadier dans la réserve opérationnelle de l’Armée de Terre au sein du 7ème régiment du matériel à Lyon. J’ai décidé de m’engager après les attentats de 2015 qui ont frappé notre pays. Ce fut un électrochoc pour moi, j’ai bien sûr eu un sentiment d’horreur, comme tout le monde et j’ai eu ensuite un deuxième sentiment, celui de l’impuissance. Je me suis demandé ce que je pouvais faire pour être utile pour mon pays en cas de crise. J’ai alors découvert le dispositif de la Garde nationale et de la réserve opérationnelle et je me suis engagé !

 

En quoi consistent vos missions ? Y a-t-il un nombre de jours minimum de réserve à effectuer ? 

En moyenne les réservistes effectuent une trentaine de jours par an mais c’est assez variable. Cela peut être beaucoup moins ou beaucoup plus. J’ai réalisé ma première année d’engagement et j’en suis à 80 jours cette année. C’est considérable !
C’est forcément un peu compliqué à organiser au quotidien avec ma vie professionnelle et mes différentes activités politiques mais j’ai la chance d’être à mon compte. J’ai pu m’organiser avec mes collègues, associés et collaborateurs afin de  réaliser ces 80 jours. Il y a beaucoup de formations la première année, on nous forme : au combat, au maniement des armes, au secourisme, aux transmissions, etc. J’ai réalisé différentes missions cette année : le première c’était l’opération résilience, lorsque la France a été frappée par la première vague de l’épidémie de la Covid-19. Pendant un mois nous avons apporté une aide et un soutien logistique dans les hôpitaux. Me concernant avec mes camarades du 7ème RMAT, c’est à l'Hôpital de la Croix Rousse à Lyon. J’ai également effectué une mission cet été, dans le cadre de l’opération Sentinelle en Savoie, afin de maintenir la sûreté de zones sensibles. 

 

Pourquoi avez-vous choisi l’armée, aviez-vous déjà de la famille dans l’armée ? 

Pas du tout, je n’ai personne dans ma famille qui était militaire, je n’ai pas de culture particulière dans ce domaine là. C’est quelque chose qui m’a toujours intéressé depuis que je suis enfant. Après, cela s’est poursuivi dans mon adolescence et ma vie de jeune adulte.

 

Qu’est-ce que la réserve vous apporte au quotidien, quels bénéfices ? 

Il y en a plusieurs, tout d’abord sur le plan personnel : pouvoir être réserviste c’est vivre des expériences extraordinaires qui sortent du quotidien et de la routine ! C’est aussi d’acquérir des compétences et des connaissances dans des domaines qui peuvent être utiles après dans la vie civile. Il y a bien sûr des formations sur le combat, le maniement des armes de secourisme... mais on apprend aussi beaucoup en gestion du stress et en management. Ce sont des choses qui peuvent servir dans la vie privée et professionnelle.  Il y a une autre satisfaction qui est encore bien plus importante c’est que la réserve permet de donner plus de sens à nos vies !
Pour toutes ces raisons, c'est extrêmement épanouissant et utile d’être engagé dans la réserve !

 

Quel est votre meilleur souvenir et le plus mauvais ?

Le plus mauvais, je pense sincèrement ne pas en avoir. Il y a des moments un peu difficiles, surtout en formation, où on nous pousse à nos limites mentales, physiques etc… mais je ne dirais pas que ce sont des moments difficiles, au contraire ! 
Pour le meilleur souvenir, celui dont je me souviendrai très longtemps, sans doute toujours, c’est concernant l’opération Résilience. Nous étions dans l’hôpital de la Croix Rousse à Lyon, pour aider les soignants à lutter contre l’épidémie du covid-19. Un matin, nous arrivions à l'hôpital avec d’autres réservistes de mon régiment et nous sommes tombés sur un groupe de soignants et personnels administratifs et techniques de l'hôpital, il y avait même des patients, et nous nous sommes tous mutuellement applaudis. C’était un moment très émouvant et très important à mes yeux pour symboliser le lien Armée-Nation. Quelque soit nos tenues, que nous portions un treillis militaire, une blouse blanche médicale ou combinaison de travail nous étions tous très fier de travailler côte à côte pour la même cause.

 

Comment combiner la vie personnelle avec la vie de réserviste ? 

Ce n’est pas toujours simple car lorsqu'on est passionné on a envie de tout faire et pour faire les choses bien il faut être organisé. Cela demande un certain sens de l'organisation, un soutien de ses proches, de sa famille, de ses amis, de ses employeurs, de ses collègues… on arrive à tout concilier. Forcément ça laisse un peu moins de temps libre mais ça en vaut largement la peine.

 

Comment avez-vous fait pour postuler et pourquoi cette armée ?

Quand j’ai découvert la Garde nationale et le dispositif de réserve opérationnelle, mon premier réflexe fut de regarder sur internet pour voir comment s’engager. J’ai été orienté vers le site de la Garde nationale qui permet de sélectionner des régiments, des unités qui sont proches de chez nous. J’ai donc choisi l'armée de Terre et plus précisément le 7ème régiment du matériel principalement pour sa situation géographique et car c’est un régiment qui a comme spécialité les troupes de montagne. C’est une unité alpine et nous portons la tarte, ce qui me plaisait car j’aime beaucoup la montagne. Il a ensuite plusieurs entretiens, démarches administratives puis nous commençons la formation.

 

Y-a-t-il des critères sportifs pour rejoindre la réserve ?

Dans l’idéal il vaut mieux être sportif mais pas la peine d’être un athlète non plus. Ce n’est par exemple, pas mon cas. Il faut pouvoir tenir physiquement pendant les formations mais ce qu’ils attendent de nous c’est que l’on se dépasse. On a pas besoin d’être le meilleur mais il faut réussir à faire mieux que ce que l’on est habitué à faire.

 

Avez-vous fait une formation initiale ?

C’est la FMIR, qui dure deux semaines. J’ai réalisé la mienne : une partie au 7ème régiment du matériel à Lyon et une autre sur le camp de la Valbonne dans l’Ain. 

 

Avez-vous un conseil pour tous ceux qui aimeraient rejoindre la réserve mais qui n'osent pas ?

Osez ! Je pense que tous les réservistes ont pris un certain temps de réflexion, il faut prendre le temps car ce n’est pas un engagement qu’il faut prendre à la légère.
Mais surtout n’ayez pas peur, ne soyez pas refroidi par certaines lenteurs administratives, les difficultés pour remplir tel ou tel dossier. En réalité c’est très peu de formalités, on est très bien accueillis ! N’ayez pas de complexe non plus si vous n’avez pas de culture militaire ou d’expériences dans ce domaine, c’était également mon cas, j’ai été très bien reçu comme tous les autres puisqu’on nous apprend tout de A à Z !

 

Propos recueillis par Skyrock PLM.
Retrouvez le lien de l'interview : https://skyrock.fm/replay/6/les-interviews-plm/34/journees-nationales-des-reservistes-romain-brigadier-dans-la-reserve-operationnelle-de-l-armee-de-terre/11780

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