Les réservistes au cœur du tout premier exercice spatial militaire français !

L’exercice spatial AsterX 2021 a été organisé par le commandement de l’espace (CDE), au Centre national des études spatiales (CNES, Toulouse), du 8 au 12 mars 2021.

Un an après sa création, le CDE a organisé un exercice d’ampleur et très complet avec le soutien de cinq industriels associés, du CNES et de deux pays partenaires. Les participants ont dû faire face aux problématiques propres au domaine spatial sur les thématiques de la surveillance et de l’espace, du commandement des opérations et du contrôle des satellites et au moyen d’un scenario complexe et réaliste figurant quatre semaines d’opérations spatiales militaires et couvrant un champ très large de menaces sur l’ensemble de nos moyens spatiaux.

« Tout représenter en une semaine était impossible si on se base sur la réalité des contraintes du cadre spatio-temporel. C’était un pari fou ! » confie le caporal-chef de réserve Jaouahir qui a participé à la préparation d’AsterX et à l’équipe d’animation durant l’exercice. En effet, AsterX 2021 combinait une succession de mouvements de satellites et d’incidents techniques plus densément que cela n’arrive d’ordinaire sur une seule semaine. « Parfois nous avons pu constater que malgré un scénario dense, les joueurs ont dépassé nos attentes » s’enthousiasme-t-elle. « Vous connaissez l’adage : « entraînement difficile, guerre facile ». On pousse toujours plus loin, c’est la vocation des exercices. En simulant le pire en quelque sorte, nous avons tâché de préparer au mieux les joueurs et ils ont gagné la guerre ! », ajoute le lieutenant-colonel de réserve Jean-Philippe, directeur adjoint d’AsterX.

Cette semaine a permis de contribuer à développer l’aptitude des armées à garantir l’autonomie stratégique de la France dans l’espace. Elle a également été l’occasion de tester et d’évaluer les capacités dont dispose le CDE, de gagner en expertise et d’éprouver les coopérations internationales ainsi que les synergies entre les unités opérationnelles du CDE, les industriels et le CNES. Toutes les unités du commandement de l’espace (CDE) y ont été intégrées : le centre de commandement et de contrôle des opérations spatiales (C3OS) de Paris, le centre militaire d’observations par satellite (CMOS) de Creil et le centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux (COSMOS) de Lyon. L’objectif principal étant d’entraîner l’ensemble de tous les combattants du domaine spatial.

Il permet aussi, grâce au retour d’expérience, de valider les procédures opérationnelles mises en place par le CDE et d’évaluer le niveau de résilience des moyens spatiaux tout en démontrant le haut niveau de technicité de l’armée de l’Air et de l’Espace et du commandement de l’espace dans le domaine spatial.

 

La réserve, un atout pour le nouveau commandement de l’espace !

Au total, une douzaine de réservistes opérationnels ont été employés. Le lieutenant-colonel de réserve Jean-Philippe a eu un rôle prépondérant : « Le travail a été long mais passionnant. La préparation a duré plus d’un an et demi. Mon implication dans la conception de l’exercice m’a permis de mettre à profit les connaissances que j’ai acquises lors de ma carrière de pilote de chasse dans l’armée de l’Air et de l’Espace durant laquelle j’ai participé à de nombreux exercices aériens. Ça a été une belle preuve de confiance de la part du général Friedling [commandant de l’espace] et du colonel Michel [commandant de la brigade aérienne des opérations spéciales, BAOS] de confier un rôle aussi important à un réserviste sur un exercice d’une telle ampleur. Cette confiance est le meilleur des moteurs. ».

L’aspirant de réserve Séverine quant à elle avait pour mission de vérifier la bonne application des processus et d’évaluer les interactions entre les entités afin de mettre en lumière les choses bien en place et ce qu’il va falloir consolider à l’issue de l’exercice. « Dans le civil je suis ingénieur au CNES, mon travail est centré sur les satellites. Cet exercice m’a permis d’élargir ma vision, sortir du cadre classique, avec des enjeux différents pour chaque maillon de la chaîne de commandement. Sur AsterX nous avons poussé les scénarios plus loin que ce qu’il se passe dans la réalité, j’ai pu mesurer les conséquences de certaines situations. »

Au-delà de leur expertise du spatial, les réservistes apportent d’autres avantages : « Appartenir à la fois au monde de l’industrie civile et au monde militaire a facilité mes rapports avec les différents interlocuteurs, militaires et industriels. J’ai pu être un relais entre chacun étant familier de leurs contraintes et fonctionnements respectifs. » constate le lieutenant-colonel. Le caporal-chef partage cet avis : « C’est un plus de connaître leur monde lorsque l’on collabore avec des civils. C’est l’un des intérêts des réservistes pour l’armée de l’Air et de l’Espace ».

Ce premier exercice du genre traduit l’ambition de l’armée de l’Air et de l’Espace et du CDE d’atteindre « le niveau d’excellence requis », selon les mots du général de division aérienne Michel Friedling. C’est aussi un pas supplémentaire vers la configuration finale du CDE, qui doit voir, d’ici 2025, la quasi-totalité de ses effectifs rassemblée au sein du centre spatial de Toulouse (CST), avec près de 500 personnels. AsterX s’est achevé le 12 mars par la visite du Président de la République, monsieur Emmanuel Macron et de la ministre des Armées, madame Florence Parly.

Crédits photos : © Jean-Luc BRUNET / Armée de l'Air et l'Espace / Défense

Source : EMAA/DRHAA - Réserves de l'armée de l'Air et de l'Espace

 

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