Portrait de l’aspirant Cécilia, réserviste de l’armée de l’Air et de l’Espace au sein du Commandement de l’espace

 

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis l’aspirant Cécilia, je viens de Toulouse. Je travaille actuellement comme ingénieur en qualité image chez Airbus Defence and Space sur le maintien en condition opérationnelle de la constellation Pléiades Néo.

Quelle est votre unité d’affectation au sein de l’AAE ?

Je suis rattachée au Commandement de l’espace et plus particulièrement à la Division de Préparation de l’Avenir (DPAV). Mes missions consistent à dresser un état des lieux de certains sujets identifiés comme clés pour l’avenir du domaine spatial.

Quelles études avez-vous suivi ?

J’ai une formation aérospatiale. J’ai d’abord été diplômée de l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile (ENAC) comme ingénieur en 2012, à la suite de quoi j’ai effectué un Mastère spécialisé en ingénierie des systèmes spatiaux à l’Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (ISAE-SUPAERO) pour élargir et approfondir mes compétences dans le domaine spatial.

Quelles ont été vos motivations à devenir réserviste ?

C’est un projet de longue date qui a muri au fils des ans. Il y a eu notamment des événements comme les attentats de 2012 à Toulouse et Montauban qui m’ont fait à chaque fois prendre un peu plus conscience que la paix et la liberté tiennent à peu de chose. J’avais envie de contribuer moi aussi à cet équilibre. Au-delà de ça, pour moi être réserviste est une façon parmi d’autres – qui n’est pas exclusive – de rendre à la nation un peu de ce qu’elle m’a donné. J’ai également des engagements associatifs qui suivent cette logique.

D’après vous, qu’est-ce que votre engagement en tant que réserviste apporte à Airbus Defence and space ?

Mon entreprise ayant une grande partie de ses activités dans le domaine de la défense, je pense que c’est un atout de compter des réservistes parmi ses employés. Pour ma part, la formation initiale que j’ai reçue en rejoignant la réserve m’a apporté une culture militaire que je n’avais pas auparavant mais aussi une meilleure compréhension des sujets liés à la fois au spatial et au militaire.

Comment gérez-vous votre temps entre réserve et entreprise ?

Mon employeur me donne 15 jours par an et si je souhaite en faire d’avantage je peux poser des jours de congés. Une relation de confiance est établie, les jours de réserve sont posés en bonne intelligence.

Comment avez-vous découvert la réserve ?

C’est un collègue et ami de chez Airbus, également réserviste au Commandement de l’espace qui m’en a parlé en 2020. Il était alors sur le point de signer son engagement à servir dans la réserve et donc de faire sa FMIR-HN* sur la base aérienne 106. Aujourd’hui nous sommes donc collègues dans le civil et dans l’AAE ! J’ai d’ailleurs d’autres collègues également réservistes au sein de l’AAE et plus particulièrement au Commandement de l’espace.

Quelles compétences acquises dans le milieu militaire mettez-vous à profit dans votre vie civile professionnelle et/ou personnelle ?

Tout ce qui est lié au commandement ! Comment fédérer, encourager, pousser les gens à se dépasser ou encore gérer des conflits, ce sont des choses que l’on retrouve dans la vie civile et c’était assez éclairant d’avoir le point de vue militaire. En terme de savoir être, je pense que cette expérience m’a rendue encore plus humble grâce aux rencontres faites durant la formation et notamment mes cadres qui m’ont permis de prendre beaucoup de recul. Je suis revenue dans le civil avec encore plus d’humilité et de respect pour l’autre.

Quels ont été les moments forts de votre FMIR ?

Je pense que le premier moment qui nous a soudé a été le WarGame, un exercice de stratégie militaire en équipe. J’ai vraiment adoré. Ensuite je dirais l’Instruction sur le tir de combat (ISTC), un moment très intense avec beaucoup de sérieux et de responsabilité. Et enfin la remise des fourreaux car c’était un moment chargé d’émotion pour nous comme pour nos cadres.

Si vous deviez choisir trois mots pour décrire cette expérience ?

Le premier serait « cohésion » ! Nous sommes ensemble tout au long de la journée et ce, durant deux semaines, nous ne pouvons pas nous passer les uns des autres. Nous nous soutenons et nous tirons vers le haut. Ensuite je dirais « dévouement » car nous avons eu des encadrants exceptionnels qui ont eu à cœur de nous transmettre tout leur savoir. Et « humilité ». J’ai vraiment découvert un monde que je ne connaissais pas du tout. J’ai découvert des personnes hors normes.

J’ajouterais aussi le mot RETEX (retour sur expérience) en clin d’œil à ma promotion !

Que diriez-vous à un jeune qui hésite à s’engager en tant que réserviste ?

S’engager dans l’armée ce n’est pas anodin, c’est un choix qui doit être réfléchi et motivé par des convictions personnelles mais une fois que l’on s’engage on vit des moments très forts. Nous apprenons des choses qui nous sont très utiles même hors du cadre militaire. Les rencontres que j’ai pu faire depuis mon engagement, il y a près d’un an, me confortent vraiment dans mon choix. C’est enrichissant quoi qu’il en soit et cela permet de renforcer le lien armée/nation.

 

*FMIR HN : Formation militaire initiale du réserviste de haut niveau (à partir de BAC +5)

 

 

Base aérienne 106

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