Suite à l’application de la convention de partenariat entre l’École nationale supérieure des mines d’Alès (Gard 30) et la Garde nationale, l’IMT crée, pour la rentrée de septembre, un nouveau cursus mettant à l’honneur ses réservistes engagés. Interview avec le directeur, Pierre Perdiguier.
« L’idée est que l’on pousse et que l’on encourage nos élèves à s’engager en suivant les démarches de la Garde nationale et du parcours de réserve. Nous sommes une école de la Nation, au service de celle-ci et ce nouvel objectif y participe pleinement. Au-delà de ça, toutes les valeurs véhiculées par cet engagement, rigueur et partage notamment, sont des atouts qui font sens et sont utiles pour nos futurs ingénieurs.»
Comment va s’organiser ce nouveau cursus ?
Il s’agit d’un cursus en deux volets :
Le premier cursus est le « Parcours Ingénieur-réserviste ». Ce dernier a pour but de permettre à un élève d’intégrer, dans son parcours d’ingénieur à l’école des mines, les spécificités et les contraintes liés à son statut de réserviste. Des heures dans l’emploi du temps seront aménagées dans le but d’inclure, au mieux, les périodes de réserves dans le parcours de l’étudiant. L’objectif est de concilier les deux (engagement et études) et de faire que les missions de réserve de l’étudiant ne soit pas qu’un « à coté » mais valorisent, à l’école, les compétences qu’il aura développé et les projets qu’il aura mené à la réserve. Concrètement, l’école va tenir compte des fonctions de l’élève dans son engagement et va le créditer*. Par exemple, tous les élèves, indépendamment de ce cursus, doivent mener, obligatoirement, au cours de l’année un "plan d’engagement personnel". Dans ce nouveau cursus, l’engagement dans la réserve d’un étudiant pourra être valorisé dans le cadre de ce plan d’engagement. L’idée étant d’en faire une composante à part entière.
Le deuxième cursus est l’Unité Élective (formation optionnelle) « compétence de la défense pour l’ingénieur citoyen ». Proposée à tous les élèves, sans obligation, il s’agit d’un module dédié aux compétences de la défense. D’après nous, de multiples compétences : gestion de crise, rigueur, anticipation, gestion des risques et engagement ont vraiment leurs places chez nous et sont très complémentaires de notre enseignement. Au cours de l’année de nombreux cours sont dispensés dans le cadre de cette unité d’étude avec des séquences dédiées à cet effet dans l’emploi du temps de l’élève. Ce nouvel enseignement se traduira par des cours en classe, des conférences tenues par du personnel du monde de la défense et des forces armées, des exercices de mise en pratique ou encore des déplacements.
Pourquoi avoir décidé la mise en place d’un tel cursus ?
Au sein de l’école nous avons la présence d’Antoine, un étudiant réserviste remarquable, pleinement investi dans son travail et proactif dans son engagement. C’est grâce à lui que nous avons pu bâtir cette démarche. Il a su nous présenter le projet et nous aiguiller vers des personnes compétentes (la Garde nationale et son corps de réserve notamment) afin de nous permettre de collaborer et d’œuvrer dans les meilleures conditions. Sans lui ce partenariat n’aurait probablement jamais existé. Notre direction des études, en charge du domaine de développement des compétences, est ravie par ce nouveau projet. Je suis très heureux que tout le monde au sein de mon équipe soit enthousiasmé à l’idée de développer ce partenariat. Il est d’autant plus important que ces démarches viennent des jeunes eux-mêmes. Cela donne plus de sens et de valeurs quand cela vient de personnes qui ont ces convictions et qui les portent.
Pourquoi avoir décidé de suivre Antoine dans la création de ce projet?
C’est du « gagnant-gagnant ». À la fois nous sommes dans la logique d’accomplissement professionnel de nos élèves et il y a aussi cette notion d’engagement citoyen et de service de la nation, qui représente beaucoup pour nous. Par ce projet, nous avons la possibilité de conjuguer toutes ces belles causes.
Quel effectif espérez-vous au sein de ce cursus ?
Plusieurs élèves réservistes sont intéressés par le parcours « ingénieur-réserviste ». Sur l’unité élective, l’estimation est compliquée car le cursus est proposé et ce sont les élèves eux-mêmes qui, à la rentrée, choisiront en fonction de leurs préférences. Cependant, je perçois, de plus en plus, que les jeunes sont en quête de valeurs et veulent trouver du sens à la tâche, que leur engagement se traduise par des choses concrètes et je pense que ce cursus fait sens en matière d’engagement personnel et peut avoir beaucoup de succès. Actuellement nous faisons la campagne et la promotion du cursus dans l’école.
Quelles sont les perspectives d’avenir de ce cursus ?
Nous sommes actuellement, pour le début, focalisé sur l’IMT d’Alès. Toutefois, l’IMT d’Alès fait parti du groupe Institut Mines Telecom (IMT), le plus grand groupe de formation d’ingénieur en France, qui regroupe une dizaine d’écoles et je suis pleinement disposé à œuvrer pour initier aux écoles, au niveau national, cette même démarche. Une fois ce projet monté et avec un socle solide nous aurons toutes les possibilités de le présenter aux collègues et de l’adapter aux autres écoles.
*Le transformer sous la forme de crédits ECTS qui seront bénéfiques à son dossier de notation et d’acquis européen.