Immersion dans le quotidien des formations de réservistes

 

Continuellement formés, les réservistes bénéficient en permanence d'instructions et de recyclages des acquis. Les 26 et 27 février derniers, dix réservistes opérationnels de la SRA (section de réserve et d’appui) de la base aérienne 701 Salo- de-Provence ont assisté à un stage de recyclage PRODEF.


 
Présentation


Le recyclage, c’est en quelque sorte la piqûre de rappel annuelle, un condensé de la formation initiale qui permet de se remémorer les gestes, les techniques, conserver ses automatismes, se perfectionner, découvrir de nouveaux matériels, de nouvelles méthodes et se maintenir en condition opérationnelle (MCO).
PRODEF signifie protection-défense. Il s’agit principalement d’assurer la protection des sites militaires. Les stagiaires PRODEF sont aussi amenés à assurer des missions sentinelle ou la sécurité sur de gros évènements sensibles (par exemple, le sommet du G20). La SRA vient souvent appuyer les personnels des EP (escadrons de protection).
Ce stage est accessible après avoir fait une PMIPDN (période militaire d’initiation et de perfectionnement à la défense nationale) et une FMIR (formation militaire initiale du réserviste), les deux modules de la formation de base du réserviste opérationnel.
Pour cette session, covid oblige, seulement dix des dix-sept militaires du rang de la SRA de Salon ont pu assister au stage. Ils sont étudiants pour la plupart. Pour les accompagner, quatre encadrants du CIIRAA et un du DETCFA (détachement du commandement des forces aériennes) sont mobilisés.


La formation débute


Au lever du soleil, dans le matin frais, les dix stagiaires, âgés de 18 à 30 ans attendent leurs premières consignes, en rang, devant le CIIRAA (centre d’instruction et d’information des réservistes de l’armée et l’Air et de l’Espace).  
Après un petit déjeuner frugal au mess, la section prend la direction d’une salle de classe où leur sera dispensée une formation de sauvetage au combat. Nos jeunes militaires ont été formés au PSC1 (formation de base aux premiers secours), il est donc temps de les faire passer au niveau supérieur !
C’est un membre du service de Santé des armées qui anime le cours : découverte du contenu de la TIC (trousse individuelle du combattant) et de son usage, des codes de transmission pour appeler un medevac -une évacuation médicale- (et cela ne s’improvise pas !), des bons gestes à adopter pour secourir un camarade en zone de combat, de la priorisation des actions… La théorie est immédiatement suivie de la pratique.

 
Dans l’après-midi, l’exercice commence : mission de combat et de protection


Le cadre est donné : nous sommes en zone hostile et l’un de nos Rafale s’y est écrasé après avoir bombardé une usine chimique. À la suite d'une défaillance technique, les deux passagers ont dû s’éjecter et se sont abrités dans une ferme.
La mission : les récupérer pour une extraction en Caracal.
Le terrain : la totalité de la base aérienne.
Certains encadrants ont un rôle d’observateur, d’autres participent activement au sein des équipes.
Des trinômes sont constitués et ils entament leur progression. Il faut se déplacer à douze, discrètement, en prenant garde à son environnement. Les kilomètres défilent et les réservistes, équipés d’armes factices et de leurs musettes chargées de vivres pour 24 heures et de leurs affaires pour deux jours et une nuit avancent à la recherche du pilote et du navigateur Rafale. Le but de cette étape pour eux est de se familiariser à la progression tactique avec les différentes techniques qu’ils ont apprises : quelles formations utiliser suivant la configuration des différents lieux traversés, quelles positions adopter, comment se déplacer, comment bien couvrir tous les angles, comment réagir à ce qui se passe autour d’eux... C’est aux chefs d’équipe de prendre ces décisions, assistés par les encadrants qui les aident à mieux appréhender tous les paramètres à prendre en compte et à développer des automatismes.


La nuit commence à tomber alors que le groupe s’approche du bâtiment qui pourrait être la ferme où se sont réfugiés les personnels à évacuer. Après s’être assurés qu’il n’y avait aucune menace, les stagiaires entrent dans la bâtisse et trouvent un premier blessé. Une fois son authentification effectuée, ils peuvent mettre en œuvre ce qu’ils ont appris le matin même : évaluer l’état psychologique et physique, lui apporter les premiers soins avec ce qu’ils ont sous la main, appeler le medevac en utilisant le langage spécifique découvert lors du cours.
Il fait maintenant nuit. Les tours de garde ont été mis en place en attendant l’évacuation du blessé et l’arrivée du matin pour partir à la recherche du second naufragé du ciel. Le bivouac s’organise dans l’obscurité fraîche et chacun mange sa ration à la lumière de lampes tempêtes improvisées (des lampes frontales dans des bouteilles en plastique, excellente astuce !). Après le diner vient l’heure de se coucher sur le camp improvisé à l’abri du vent. La nuit est ponctuée par les ronflements et la relève de la garde, toutes les deux heures.
Alors que le jour n’est pas encore levé il est déjà l’heure de repartir pour de la marche. Puis après quelques kilomètres : FINEX. L’exercice est terminé. Mais le stage n’est pas encore fini ! Il reste une dernière étape avant la validation des qualifications PRODEF : le tir au FAMAS. Direction Campagnole, un vaste terrain militaire vallonné non loin de la base. Les réservistes troquent leurs armes factices contre de vrais FAMAS, se parent des protections nécessaires (bouchons anti-bruit, casques, lunettes). Ils sont prêts pour une séance de plusieurs heures. Incontournable rappel des règles de sécurité, montage et démontage de l’arme, réglage de la visée, tir en position debout, tir en position couchée… Tout est revu. Les chargeurs se vident et se succèdent et les stagiaires peuvent contrôler qu’ils maîtrisent toujours leurs connaissances et les bons gestes qui permettent d’utiliser son arme en toute sécurité et faire mouche !
 
La matinée s’achève par la remise de lettres de félicitations et de médailles à certains membres de la section, puis par un nouveau bivouac légèrement pluvieux. Un instant de convivialité bien mérité !
Afin de rester à niveau et de maintenir leur qualification PRODEF, les membres de la SRA devront à nouveau suivre un stage l’année prochaine.

 

Crédits photo : © SLT (R) Redondo / Armée de l'Air et de l'Espace / Défense

Source : EMAA/DRHAA - Réserves de l'armée de l'Air et de l'Espace                          

Retour en haut